VII.
Le piège des tempes engouffrent la lumière déjà présente.
Les bras de sa magnitude dévorent les bruissements du fleuve ; couler doucement.
Les dents de la famine traquent sur les rails de l’enfance, une cheminée asiatique émet des bouffées de fumée, à petit feu s’éteignent les larmes d’une rose.
Parfois l’amour est si mystique qu’il se vit
sans se vivre, eau-vive, peau avive, regards avides lancés à travers la serrure et la musique du magnétophone.
La mendiante du désir s’étire du bout en bras et touche les lèvres-trouble, éveille l’infortune difformité disjointe des baisers amères-acides, des coudes tordues, des genoux brisés, des épaules creuses.
Cette robe de nuit qui se déboutonne et se délasse dans la loge des amoureux, le backstage des caresses, le regard cherche toujours un autre, une autre, vide-miroir, les choses de l’amour-rose tant beau – tant incompréhensibles.
VIII.
J’embrasse le spectre de ton corps. m’embrase.
Je caresse l’abîme de ta lumière. me carence.
Je renifle l’odeur de ton départ. me range
du côté des vifs, des morts.
Je lisse le vent des absences. m’enlisse
dans la cavité sans fond de ton cœur
béant, battant.
Manger des mots. me mange.
J’en ai plein la bouche. tendre tulipe fleur
effleure jaune-rose.
IX.
Je bois le souffle des combattants. m’abreuve
de larmes d’or.
J’ouvre l’abîme de ton cœur. la lumière
m’inonde.
Je me noie. le soleil
creuse ta tombe
de l’autre bout des morts, des vivants.
J’escalade les plis de ton corps. ton corps
t’extasie, extrapole ma lumière.
J’atterris les rayons. tendre tombeau vide,
corps-arena de combatants. m’abreuve
de larmes
d’or.
Ici.
Le
Vide.
Ici.
Textes : Lumineux désastres, Iren Mihaylova, travail en cours ;
Illustration : Ici, le vide, Iren Mihaylova, acrylique sur toile, 2024.
Pour découvrir plus de textes et d'illustrations d'Iren Mihaylova, rendez-vous sur les pages du premier numéro de la revue Peau Electrique en format papier.
Pour découvrir le travail de peinture d'Iren Mihaylova, rendez-vous sur le site, dans la section « L'Univers Visuel ».
Iren Mihaylova est poète, écrivaine, peintre et psychanalyste. Elle écrit en français et en bulgare. Elle est l'autrice de cinq recueils de poésie. Elle publie aussi en revue (Arpa, À l’index, Phoenix, Florilège, Traction-Brabant, Fragile, Rien de précis, etc.). Elle est aussi illustratrice de poésie et de romans pour d’autres médias numériques et des livres (Les Haleurs éditions, Sans crispation éditions, Peau Électrique, Bibliothèque Bulgarie éditions, Revue Nouveaux Délits, Revue Essence (bg), Revue hélas !, Les cosaques des frontières éditions, Encres Vives éditions, etc.). Elle est également l'autrice d'un roman dit poétique, intitulé Lettres à mon Autre (2024).
Publications d'Iren Mihaylova :
- Tirer les ombres (Sans crispation éditions, 2023) ;
- En tirant les ombres – réadaptation de Tirer les ombres en bulgare,
(Bibliothèque Bulgarie, avril, 2024 – avec le soutien du Ministère de la culture bulgare) ;
- Sans fond de lumière (Encres Vives, mai, 2024) ;
- Ciel de ma mémoire (L'Appeau'strophe Éditions, juin, 2024) ;
- Cosmogonie de la Perte (Sans crispation éditions, septembre, 2025).
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