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« Pour sauver... mon âme » – Khalid EL Morabethi – poésie

Dernière mise à jour : 9 avr.


Le mal n'est pas entendu


Un premier combat entre les consonnes et les cloches qui sonnent... Mes pensées dans un dédale insondable… Il ne faut pas parler quand je suis à table… Il ne faut surtout pas agir quand je suis capable… 


Le simple acte de dire à ma ténébreuse « j'ai mal au ventre » se transforme en un examen à subir, une rue sombre à parcourir... Les mots se perdent comme les têtes de mes poupées brûlée et effrayés… Je me surprends incapable de former une fausse phrase ou un mot mal prononcé… Alors je me dresse devant elle et toute ma présence est remise en cause, la main levée vers ma tête, l'autre – dessinant un cercle sur mon ventre, comme une danse pathétique ou un rituel pour invoquer le hasard... 


Un deuxième combat entre mes vènes serrés rouges qui m’émeuvent et l'impératif de rester tout le temps calme, même quand on s'acharne sur moi avec une ceinture sélectionnée rien que pour mon cas… 


Mes signaux sont des échos en difficultés visuelles... « Il a encore faim ! », dit-elle... Tout le sac de glace s'effondre entre ses pieds... « Je dois le tuer. », pense-t-elle... Derrière le voile, tout son regard s'effondre sur ses lèvres... « Où puis-je l'enterrer ? », confie-t-elle… L’amour s’effondre en larmes dans les tréfonds de sa robe…  


La voix de la sorcière résonne dans la cuisine… Aiguë je pense et hystérique comme la conscience… Le mariage de la peste et du déluge s’annonce…


La porte se referme et les claquements d'aiguilles deviennent des tentacules qui me déshabillent… Dans son atelier de couture, les rires s’installent, elle tisse des fils dans le saint noir, des sortilèges à concevoir, des berceuses pour ce soir, pour que je ne dors pas et que le rêve corrompe l’innocent cauchemar… 


Un troisième combat entre la compréhension et la soupe aux choux, froide... Suis-je un témoin ou un accusé fatigué qui se tue pour avoir moins ? ... Alors je reste dans la flaque cassée, à regarder longtemps les spirales de mes doigts tracés... Alors la solution c'est le désespoir… Alors je dois apprendre tout seul à ouvrir les étoiles de ma mâchoire...



***


Servir des appels sortants à un cerveau qui ne comprend toujours pas

qu'il faut raccrocher de manière hystérique et violente, même si c'est

pour la bonne cause ou le feu, même si c'est pour sauver... mon âme

m’emmerde, elle refuse de me pousser au fond du puits, si je tombe je

vis... en tant que moi-même et refaire mon baptême…


Textes et dessin : Khalid EL Morabethi.


Pour découvrir plus de textes de l'auteur, rendez-vous sur les pages du premier numéro de Peau Electrique en version papier.


Pour découvrir ses dessins, rendez-vous sur notre site, dans la section « L'Univers visuel ».




Khalid EL Morabethi vit, étudie, cultive son jardin au Maroc à Oujda, écrit des textes, des sortes d’exercices. 


  • Son premier recueil  ( E.X.E.R.C.I.C.E.S ) est publié par Les éditions Atelier de l'agneau :



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